Biographie
Steph Provost est une artiste multidisciplinaire, à la maîtrise en arts visuels et médiatiques avec concentration en études féministes à l’UQAM. Elle a également une formation en cinéma et travaille dans le milieu culturel communautaire. Elle a remporté le Prix des professeurs Thomas Corriveau et Mario Côté lors de l’exposition Passages à découvert en 2021. Son travail artistique a été présenté, entre autres, sur la plateforme en ligne Galerie Galerie en 2022, à l’exposition Passages à découvert en 2021, dans le colloque Hexagram : L’humain qui vient/l’humanité qui ouvre en 2020, ainsi qu’à la Galerie POPOP avec le collectif Poésie et Autres Absurdités Contemporaines.
Biography
Steph Provost is a multidisciplinary artist with a master’s degree in visual and media arts with a concentration in feminist studies from UQAM. She also has a background in cinema and works in the cultural community. She won the Prix des professeurs Thomas Corriveau and Mario Côté at the Passages à découvert exhibition in 2021. Her artistic work has been presented, among others, on the Galerie Galerie online platform in 2022, at the Passages à découvert exhibition in 2021, in the Hexagram : L’humain qui vient/l’humanité qui ouvre colloquium in 2020, and at Galerie POPOP with the Poésie et Autres Absurdités Contemporaines collective.
Démarche artistique
Déployé entre les pratiques de l’image en mouvement, la performance et la poésie, mon travail investigue l’impact qu’ont les images dans l’espace public sur notre rapport au corps et à l’identité. Puisant dans les codes de l’horreur et de l’abjection et inspirée par les théories queer, j’utilise des moyens tels que le grotesque et l’alter ego pour déconstruire ma personne par une transformation radicale du soi. Mes projets récents confrontent des images stéréotypées du genre et de la sexualité qui sont décortiquées et remises en cause tout en accueillant les nouvelles perspectives qui en découlent. En commençant par prendre des images de mon corps pour ensuite les manipuler numériquement ou physiquement, je m’hybride à mon environnement afin de construire des espaces intimes et émancipateurs pour étudier le rapport au soi.
Artist statement
Deployed between moving image practices, performance and poetry, my work investigates the impact that images in the public space have on our relationship to the body and to identity. Drawing on codes of horror and abjection and inspired by queer theories, I use methods such as the grotesque and the alter ego to deconstruct my person through a radical transformation of the self. My recent projects confront stereotypical images of gender and sexuality that are deconstructed and challenged, while welcoming the new perspectives that emerge. Beginning by taking images of my body and then manipulating them digitally or physically, I hybridize with my environment to construct intimate, emancipatory spaces in which to investigate the relationship to the self.
Cri de diplodocus
Cri de diplodocus est une complainte abordant la thématique de la fatigue et des stéréotypes associés à la féminité tels que la passivité. Dans un paysage anthropomorphe, des parties de corps sont latentes, presque fossilisées. Les corps-montagnes ont envie de crier mais elles sont trop épuisées. C’est dans les micromouvements qu’elles puisent leur force.
Forêt spectrale
Forêt spectrale investigue la forêt en tant qu’espace liminaire et transformateur tout en questionnant la représentation de soi sur Internet. Ici, la forêt est composée de photographies provenant de mes archives personnelles où je suis en scène. Dans ce lieu propice à la dissimulation, mon image est déformée et invisibilisée. Ainsi, une confrontation s’installe entre l’invisibilité qui prédomine en forêt et l’hypervisibilité du web où règne la mise en exposition de soi. Une ambiguïté entre le corps physique et virtuel se crée également dans cet espace où l’on peut disparaître en soi.
sublimation
2021
Vidéogramme couleur et vêtement
Son, 3 min 29 s
En subvertissant des normes culturelles et des stéréotypes associés à la féminité, cette vidéo interroge la complexité de la construction identitaire dans un monde saturé d’images, où règne la mise en visibilité de soi. L’œuvre propose une forme de résistance « par sublimation » à cette hypervisibilité : elle affirme qu’il est possible de briller tout en demeurant invisible.
Différents états d'un même moment
2019
Vidéo d’animation
3 min. 2 sec.
Différents états d’un même moment est une vidéo démontrant le passage d’un état à un autre tout en s’affranchissant de l’image corporelle et du temps. Le mélange d’images de synthèse et de photographies numériques divulguant certaines parties du corps vient renforcer cette émancipation. Les états se manifestent à travers différentes étapes: l’équilibre, la chute, la transformation et la réincarnation. La trame sonore vient ponctuer ces étapes tout en accentuant la distorsion de l’espace et du temps. Les différents états peuvent faire référence autant à l’âme qu’à la matière. Avons-nous la capacité de tomber en morceaux pour mieux se recomposer?
Apologie du sommeil
2018
Vidéo
5 min 46 sec.
Ces vidéos ont été captées et analysées à l’aide d’un procédé de cartographie d’activités (ou heatmap). Ce procédé représente graphiquement des données statistiques en utilisant un code de couleur pour donner un aspect visuel aux données analysées. En l’utilisant sur des dormeurs, l’œuvre questionne ainsi la limite des stratégies utilisées pour collecter des données. La fonction de l’analyse de données, qui est souvent associée à la productivité et à la performance, est aussi mise en doute en présentant le résultat sous forme de projection contemplative.